Cycle 4 - Projet d'installation sonore virtuelle publié le 07/07/2016  - mis à jour le 22/02/2020

Comment produire du sens en disposant des objets, des "matériaux" sonores dans un espace ?

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 Quel est l’apport du professeur pour que les élèves aillent "jusqu’au bout" ? Comment et quand intervient-il ? Précisions 

Pour moi, il est très important que les élèves comprennent ce qu’ils font : un projet d’installation sonore sous forme de simulation simplifiée 3D. Je passe du temps à leur expliquer que ce qu’ils ont vu sont des vidéos, des photos qui représentent des installations, des traces des œuvres, pas les œuvres, car pour eux, ce n’est pas clair au départ.

Quand ils font une scène 3D, ils ont parfois tendance à penser que c’est ça la production, mais la production, c’est le projet d’installation sonore, une forme simplifiée et virtuelle qui représente ce qu’il serait possible de faire dans un espace réel. Il faut aussi qu’ils comprennent ce qu’est une installation, au sens large, pour ouvrir les possibles et éviter le « à la manière de ». Cette définition doit être simple : dans un espace, mise en présence d’objets et de son. L’installation est mise en place pour une durée précise (temps de l’expo), la durée ne se réduit pas à la durée de la vidéo, de la simulation 3D....
Avec des expériences antérieures, j’ai pu me rendre compte que ce n’était pas forcément évident pour eux. Il faut leur décrire en détail quelque chose qui n’est pas là, qu’ils s’imaginent. La plupart n’ont jamais vu d’installation. L’idéal est d’en voir une ou plusieurs en vrai, mais si c’est compliqué, cela ne doit pas pour autant empêcher de travailler dessus. Cela leur demande une capacité d’abstraction. Le bien fonctionner de la séquence dépend de la précision et de l’échange qu’il va y avoir entre les explications du professeur, qui doit se mettre à leur place, (questions des élèves, écoute de la classe...)

Avec le temps, ça marche de mieux en mieux mais les premiers essais sont à la fois formateurs et inquiétants. (J’ai proposé ce travail plusieurs fois). Nous affinons la forme également à chaque fois. (Je ne parle pas de moi à la troisième personne... moi et la classe...)

J’ai eu droit dans les premiers temps à des greniers hantés, des cris dans un couloir noir, (qui ne se produisaient qu’une fois...) donc, des petites fictions filmées, du petit Hitchcock. Intéressant d’ailleurs de leur en parler parce qu’ils comprennent très bien quand on leur parle de productions de « gens » de leur âge. Je combine souvent, en les distinguant œuvres et travaux d’élève. Cela donne de la distance, permet une meilleure compréhension, il est rare que j’ai des « imitations », cela leur donne envie de créer leur propre projet, contrairement à ce que l’on pourrait penser...