Le style dans l'art publié le 16/06/2009  - mis à jour le 18/06/2009

Monique Varieras, psychologue, psychanalyste : l'intervention à ARt'RESEAU 2009

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Daniel VASSART

Reprenant à mon compte une partie des questions que vous posez, sur « la part des savoirs, des savoir-faire, du sensible, de l’expression, de la psyché », je vais tenter d’articuler mon propos autour du rapport de la psychanalyse à l’art. S’il n’y a pas de réponse directe à ce qu’est une démarche artistique, nous pouvons examiner ce qui l’engage, ce qui pré-occupe l’artiste et se soumet à la forme dans l’œuvre : le style. « La forme coûte cher. » Empruntant la formule à Paul Valéry, Roland Barthes dit à propos de « Fragments d’un discours amoureux », que le livre est peut-être plus pauvre, mais qu’il le préfère au séminaire, une épure par la forme.

L’artiste toujours précède le psychanalyste. S’il n’y a pas de psychanalyse appliquée à l’art, le psychanalyste est, par contre, impliqué par l’obscure dans l’art, « l’énigme étant de son côté. »
Dans l’hommage fait à Marguerite Duras en 1965, Lacan dit : « … Le seul avantage qu’un psychanalyste ait le droit de prendre de sa position, lui fut-elle donc reconnue comme telle, c’est de se rappeler avec Freud qu’en sa matière, l’artiste toujours le précède et qu’il n’a donc pas à faire le psychologue là où l’artiste lui fraie la voie.

C’est précisément ce que je reconnais dans le ravissement de Lol V. Stein, où Marguerite Duras s’avère savoir sans moi ce que j’enseigne. »
Freud met l’art du côté de la sublimation par effet de refoulement. Il bute sur le mystère des œuvres d’art qu’il a tendance à renvoyer, aux causes biologiques ou aux aléas de la naissance.
Dans « Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci », Freud tente d’appliquer la psychanalyse à l’art, il reconnaîtra que « Le don artistique et la capacité de travail étant intimement liés à la sublimation, nous devons avouer que l’essence de la fonction artistique nous reste aussi, psychanalytiquement inaccessible. »