L’élève placé dans la situation du peintre pour comprendre l’œuvre : Hyacinthe Rigaud, Portrait de Louis XIV publié le 27/05/2008 - mis à jour le 06/07/2016
« Analyser une œuvre d’art en cours d’arts plastiques- Classe de 6ème »
Le dispositif
L’œuvre à analyser n’est pas montrée aux élèves au début de la séquence : la pratique, ici, est nécessaire à posteriori, puisqu’elle est une expérience pour l’élève lui permettant de comprendre et mettre en évidence (en les verbalisant) les enjeux de l’œuvre.
Cette analyse ne fera alors pas l’objet d’un cours magistral de la part de l’enseignant, mais l’objet d’un apprentissage durable pour l’élève car il l’aura « vécu » et non « subit ». L’enseignant aura à conduire et éventuellement compléter cette analyse dont l’essentiel sera mis en évidence par les élèves.
Objectif
Faire des choix plastiques pour servir une intention, pour, in fine, être capable de comprendre les choix plastiques opérés par Hyacinthe Rigaud dans Portrait de Louis XIV, roi de France .
Compétences
1) Concernant la pratique
- Compétence artistique :
Interroger le rapport qu’entretient sa production avec le référent et avoir une approche sensible de la réalité.
- Compétence méthodologique :
Identifier un problème et mettre au point une démarche de résolution durant le temps de pratique.
2) Concernant l’analyse de l’œuvre :
- Compétences culturelles :
Savoir décrire la nature d’une reproduction d’oeuvre d’art, de sa production ou de celles de ses camarades en maîtrisant le vocabulaire spécifique.
Se construire des repères dans la relation avec les références artistiques.
Demande : Je suis le plus beau, le plus grand, le plus fort.
Contrainte : utilisation de signe, de logo, de chiffre, ou de mot interdite
Support : Feuille rouge format 21 x 29.7cm
Technique : Feutres
Matériaux : une photocopie de votre photo d’identité
Temps : 30 minutes
Travail individuel
Chaque élément du dispositif est choisi pour servir l’objectif d’enseignement
L’intention de Hyacinthe Rigaud est de peindre la grandeur du roi : cette intention est déterminée par la commande. Dans le dispositif du cours, la commande est centrée sur l’élève lui-même (autoportrait) qui doit donner une image magnifiée de lui : « Je suis le plus beau, le plus grand, le plus fort ».
La contrainte permet de concentrer l’élève sur des choix purement plastiques : ainsi en évitant l’utilisation de logo, chiffre, signe ou mot, les représentations devront se suffirent sans adjonction connotée. Bien que Hyacinthe Rigaud emploie des objets dont la symbolique renforce l’idée de puissance, de grandeur, telle que l’épée, le sceptre, je sais que cet aspect est étudié en cours d’histoire : je ne souhaite donc pas faire redondance mais ouvrir le regard sur les éléments plastiques de l’œuvre.
Le support est volontairement rouge : il permet d’emblée de donner un fond coloré obligeant l’élève à faire des choix de couleurs qui serviront la demande. De plus, dans le temps donné, l’élève n’aurait pas le temps de traiter le fond : il s’attardera donc implicitement à l’image qu’il va donner de lui-même (posture, vêtements, taille…).
Les feutres offrent une panoplie de couleurs vives et donnent un contraste suffisant sur le papier rouge, ce qui ne serait pas le cas des crayons de couleurs, par exemple. Le pinceau et la gouache, quant à eux ne sont pas encore (en 6ème) maniés avec la dextérité suffisante pour être choisie dans ce dispositif.
Le trombinoscope de la classe est scanné et imprimé en couleur (de préférence) pour que chaque élève dispose de l’image de son visage. L’élève n’a pas à se soucier de la ressemblance de son visage mais il concentre son attention sur la représentation de son corps (posture, vêtements, taille…).
Quelques productions
Les visages sont masqués pour respecter l’anonymat des élèves.