Exposition photographique "Sur le fil" de Béatrice Lefebvre à la Libraire des halles, Niort publié le 20/02/2015

Du jeudi 13 septembre au jeudi 18 octobre 2012

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Il faut aller voir l’exposition "sur le fil "de Béatrice Lefebvre à la Librairie de Niort, c’est indispensable car il serait impensable d’oublier de s’y rendre et d’y découvrir une exposition photographique de si bonne qualité. Ici pas de grands formats véhéments mais des petites fenêtres sur le monde dans lesquelles nous sommes immédiatement mis en équilibre. Les personnages, les objets et les scènes sont comme mis en suspension. À chaque image un scénario se trame, l’arrêt sur image nous livre l’avant et l’après et nous invite à l’imagination romanesque (j’entends dans le sens littéraire du roman). Et si l’on veut des références, je pencherais immédiatement pour Henri Cartier-Bresson, mais comme ça, sans trop vouloir tout expliquer, il y a une corde qui vibre de la même sonorité. Ce qui me vient là à l’esprit, dans cette petite salle d’exposition suspendue au-dessus du bruit de la rue, c’est ce talent particulier des grands photographes de réussir à déclencher au bon moment, et de produire du sens en réussissant à capturer l’instant primordial. Sans omettre aucune des qualités plastiques que nous attendons d’un instantané (J’entends, composition, lumière, effets graphiques etc.). Car nous nous retrouvons, devant les œuvres de Béatrice, dans ce registre là avec, des clichés, étonnants, saisissants, déroutants, parfois aux marges de l’abstraction, mais jamais dans l’ennui, le "métier".
Par moment il y a comme de l’humour au bout de l’objectif à l’exemple de cette photographie où quatre chiens endormis au pied d’une affiche de La Callas qui nous donnent l’impression, au premier regard, de bailler avec sa main devant la bouche. D’une façon ou d’une autre l’effet fut garanti, la "force de l’image" n’est pas une vaine expression, les chiens, terrassés, se sont mis à roupiller à poings fermés.


Un coup de cœur donc, en prenant le temps de regarder un peu ce qui se passe et d’ouvrir les yeux sur ce que Béatrice nous dit, j’y ai entendu pour ma part un regard poétique, tendre et amusé sur notre quotidien dont la permanence serait symbolisée par ce cercle - celui de l’objectif, en synecdoque sur la carte de visite de Béatrice - qui apparait dans chaque image.

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Le titre de l’exposition, m’amène aussi à évoquer que les exposants de la Librairie sont invités à sélectionner quelques uns de leurs livres de prédilection. À noter les choix de notre photographe qui ne sont pas sans rapport avec son art : "De sang froid" de Truman Capote, et surtout un roman sur le fil du rasoir "La ballade de l’impossible" de Haruki Murakami, un indispensable dans une bibliothèque bien pensée.

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