The C4 skills: un projet d'échanges scolaires Erasmus + en CAP publié le 19/08/2019  - mis à jour le 22/03/2020

Les compétences clés du 21ème siècle dans un projet d'échanges Erasmus

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Bilan à mi parcours

Ajustements liés au projet :

Le travail différencié a été rendu nécessaire par la mise en œuvre du projet tout au long de l’année. Certains élèves s’apprêtaient à partir alors que d’autres étaient déjà partis et que d’autres encore, ne souhaitaient plus participer au projet. Anticiper le travail avec des fiches d’activités déjà prêtes avec des aides précises sur chacune d’elles a permis de gérer cette situation en permettant aux élèves de travailler en autonomie.
Le recours au numérique a permis aux élèves, dont beaucoup ont des fragilités en anglais, de s’investir dans le travail demandé, et, de s’amuser notamment lors de la réalisation de la vidéo de présentation du groupe. L’aspect ludique des activités LearningApps ou l’utilisation des iPads avec l’appli MytalkingAvatar, ont souvent eu pour effet de dédramatiser le travail en anglais et de travailler en groupes pour réaliser toutes les activités demandées.

Les difficultés rencontrées :

Travailler sur un projet de deux ans avec une classe de CAP est motivant mais présente des difficultés.
Tout d’abord, le groupe d’élèves n’est pas resté le même. La classe a connu un nombre important de décrocheurs parmi lesquels des élèves qui s’étaient déjà positionnés sur des mobilités. D’autres élèves arrivés en cours d’année n’ont pas toujours souhaité partir là où les autres l’avaient souhaité, ce qui a déséquilibré les groupes (5 au Danemark et 3 en Finlande).
Le fait que les élèves ne partent pas en même temps a souvent été délicat à gérer en termes de motivation à maintenir, notamment auprès du groupe qui avait déjà participé à une mobilité.
Le fait que les élèves ne partent pas ensemble au même endroit a eu également tendance à créer des groupes à l’intérieur de la classe.
Même s’ils s’étaient positionnés volontairement sur les mobilités liées à ce projet, l’idée de partir n’a pas été toujours pas facile à envisager. Des freins sont apparus chez les élèves eux-mêmes au gré des ententes et mésententes au sein de la classe. Certains n’étaient jamais partis seul.e.s. et leurs parents, que nous avons associés au projet, n’ont pas toujours perçu la spécificité d’un projet d’échanges Erasmus.
Une autre difficulté est apparue, celle du calendrier des vacances, PFMP et examens qui contraint l’organisation des mobilités de manière parfois inextricable.

Le décrochage de la moitié de l’effectif de la classe de 1ère ECMS à la rentrée 2019 a demandé que le projet soit relancé auprès d’une classe. Cet ajustement a été une chance pour faire fonctionner le projet car aucune famille de CAP n’a finalement souhaité accueillir de correspondant. Ce sont finalement 4 classes de 2nde et de 1ère qui ont bénéficié du projet.

Les aspects positifs :

Les élèves ont d’emblée été surpris qu’on leur propose un projet de ce type. Ne pas partir ensemble, devoir parler anglais et être logés dans des familles d’accueil qui ne parlaient pas français ont été des facteurs de stress importants. Les collègues partenaires en ont tenu compte et ont fait en sorte le plus possible de loger deux élèves ensemble. Le travail en classe en anglais a été légitimé par le projet, les élèves se sont investis dans les activités demandées et ont gagné en autonomie.
Les mobilités effectuées, ils sont revenus changés ayant le sentiment d’avoir accompli quelque chose d’inédit et pour certains, d’exceptionnel.
Pendant la mobilité, ils ont parlé anglais et se sont très vite débrouillés sans aide (nous leur avions laissé la possibilité de nous appeler à n’importe quel moment avec whatsapp). Beaucoup disent qu’ils ne savaient pas qu’ils pouvaient s’exprimer en anglais. Ils ont gagné en confiance et en estime d’eux-même. Ils ont mobilisé les compétences de médiation en expliquant des éléments mal compris en français et en anglais et ont collaboré efficacement au travail de groupe même sans prise de parole en anglais longue pendant la réalisation des activités sur place. Ils se sont mélangés aux autres élèves avec envie. Ils ont exercé et renforcé leurs compétences psycho-sociales.
Pour les enseignants, travailler en coopération et en collaboration avec des collègues européens et turcs a été très enrichissant. Chaque mobilité a été l’occasion de découvrir les systèmes éducatifs du pays partenaire et d’échanger sur les bonnes pratiques.

Il est à noter que l’énergie que leur a demandé ces ajustements et ces adaptations a occasionné beaucoup de fatigue.
Forts de leur expérience, nous leur avons demandé s’ils pourraient envisager de faire une PFMP à l’étranger, leur réponse a été négative. Pour eux, c’est encore autre chose.

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