Le silence du professeur dans le cours de langue : le partage des expériences publié le 03/07/2017  - mis à jour le 13/12/2021

La deuxième journée de formation sur le silence permet à tous d'échanger autour de son expérience

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Les retours positifs

Témoignage 1 :

Une collègue d’espagnol-lettres fait part de son expérience :
Elle rencontre une difficulté particulière avec sa classe de 1ère bac pro accueil. Celle-ci ne parle pas et attend que l’enseignante fasse le travail.
Après la 1ère journée de formation, la collègue décide de s’y prendre autrement. Elle leur propose une activité qui prend appui sur une vidéo et leur dit après avoir désigné qui sera le scribe (celui qui retranscrit les données importantes du cours) :

Insertion d'une parole d'un.e enseignant.e

Et elle se met au fond de la salle. Au bout d’un certain temps, un élève prend la parole en se retournant vers l’enseignante.
Celle-ci n’a pas l’intention d’intervenir.
Chacun se met à dire sa phrase, certains rectifient les maladresses des camarades et s’interpellent les uns les autres pour s’aider.
Ils se retournent enfin vers l’enseignante et disent : "Voilà, on a tout dit." L’enseignante en déduit qu’ils sont donc capable de s’exprimer. La séance suivante, forte de ce constat, elle reprend son fonctionnement habituel mais .... les élèves aussi !

C’est à ce moment qu’elle décide de changer sa manière de faire et de proposer de travailler sur un projet de voyage virtuel, chacun à son rythme.
Elle voit qu’une élève habituellement peu investie dans son cours, a produit un très beau travail personnel pendant ses vacances et a réalisé une pochette.
Elle propose de complexifier le travail et ce sont les élèves qui tirent au sort les contraintes dont il faut qu’ils tiennent compte.
Ils se prennent au jeu et s’encouragent mutuellement.
La collègue confesse "s’être fait violence" pour apprendre à se taire et a atteint son objectif de mise au travail des élèves de son groupe.

Témoignage 2 :

Une autre collègue d’espagnol admet qu’elle sollicitait toujours les mêmes élèves pour ne pas laisser le silence s’installer.
Elle a décidé de ne plus se précipiter sur les premiers qui lèvent la main pour obtenir des réponses et a constaté que cela laissait le temps à d’autres élèves de construire leur réflexion et de participer. Elle explique que cela n’a pas été facile, certains élèves plus participatifs que d’autres prenaient mal le fait de devoir restreindre leur participation. Instaurer un tour de parole a été nécessaire.

Témoignage 3 :

Un collègue d’anglais-lettres raconte veiller à laisser le temps et l’espace pour que tous puissent s’exprimer y compris les plus lents. Il exprime aussi le paradoxe qui l’habite quant au retrait du professeur et du silence de sa part qui en résulte :

Insertion d'une parole d'un.e enseignant.e
Document joint

Diaporama réalisé par Sophie Humeau et Laetitia Hauquin pour la 2ème journée de formation "le silence du professeur dans le cours de langue et la CNV."