Le silence du professeur dans le cours de langue publié le 20/12/2016  - mis à jour le 13/12/2021

Savoir se taire pour laisser à l'élève l'espace et le temps de construire sa réflexion et sa parole

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La relation apaisée avec soi et avec l’autre, la sophrologie comme outil d’écoute de soi et de l’élève

Faire silence en soi par des outils tels que la sophrologie présentés dans ce stage, permet de se mettre à sa propre écoute et à celle de l’autre. L’autre ici, c’est l’élève.

Un expérience proposée lors de la formation a demandé aux enseignants de ne plus communiquer verbalement et de se mettre dans une attitude d’écoute de ses partenaires. A quatre, les yeux fermés, les stagiaires ont écouté la présence des autres et ont échangé leurs ressentis. La communication n’est pas que verbale, les signes extra-verbaux et le silence sont porteurs de sens. Puis, en grand cercle, ils ont après fait silence, émis un son voyelle. Les vibrations ressentis par chacun même par ceux qui n’ont pas souhaité émettre de son, ont permis à chacun de réaliser l’énergie émise par le son et la qualité du silence qui s’établit après et l’immédiate disponibilité de l’écoute de chacun.

Cette écoute insiste sur la prise en compte réelle de l’élève dans sa dimension globale et nous incite à avoir une posture d’aidant. Cette posture implique de ne pas diriger l’élève sous peine de l’assister en permanence, de le mettre en position d’échec et le réduire au silence. Une classe silencieuse n’est donc pas nécessairement une classe concentrée sur une tâche, les élèves usent parfois du silence pour se replier sur eux-mêmes et ainsi échapper aux activités proposées.
Défini par Carl Rogers (pdf de 40 Ko), la relation d’aide incite à entrer dans une relation authentique avec les élèves et à favoriser l’autonomie à partir des ressources qui lui sont propres.

La relation d’aide permet grâce à la sophrologie de retrouver un climat serein en soi et de progressivement inviter les élèves à travailler de manière plus autonome, moins dépendante de la validation/vérification permanente de l’enseignant.

A l’ouverture de la journée de formation, Philippe Rambaud, IEN Anglais-lettres a souligné dans ses propos liminaires que :

"c’est par son silence que le professeur contribue à rendre l’élève locuteur de sa locution."