Le silence du professeur dans le cours de langue publié le 20/12/2016  - mis à jour le 13/12/2021

Savoir se taire pour laisser à l'élève l'espace et le temps de construire sa réflexion et sa parole

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Le silence

Premier constat, le silence est constitutif du discours. Il le structure en lui donnant son rythme.
Le silence appuyé est signifiant. On le qualifie d’éloquent.

Confrontés au silence de nos interlocuteurs, nous nous interrogeons sur sa signification. Est-il signe de la perplexité de notre interlocuteur, sa compréhension tacite, sa peur, le besoin de construire sa réflexion ? Que fait-il naître en nous ? Que peut-il apporter à nos élèves ?

Le silence et les rituels dans le cours

Le cours se décompose en moments clé : arrivée dans la classe, installation des élèves, sortie du cahier, classeur, ouverture à la bonne page, demande aux élèves de situer la séance dans sa globalité (la dernière fois ? dans quel contexte ? pour quoi faire ?).

Le cours se déroule avec l’enseignant souvent face aux élèves, ils posent des questions, les élèves répondent plus ou moins. L’heure se termine, l’enseignant demande le feedback de la séance. Toujours par souci de bien faire, l’enseignant peut énoncer plusieurs consignes à la fois, peut interrompre l’élève qui intervient à l’oral pour rectifier une erreur, peut attirer l’attention d’un élève qui écrit sur un mot mal orthographié.

Sur une séance, de combien de temps dispose l’élève pour réaliser une tâche sans être interrompu et combien de temps l’élève prend-il la parole sans être interrompu après avoir muri sa réflexion ?
Le temps de parole est souvent réparti de la manière suivante : 2/3 pour le prof, 1/3 pour l’élève.

Or comment mettre l’élève au centre des ses apprentissages, le rendre acteur de sa formation si sa parole est réduite et assistée ?