Compte rendu de la semaine trinationale de débat citoyen (17-24 août 2011, Schwerin, Mecklembourg) publié le 09/07/2012

Du 17 au 24 août dernier était organisée à Schwerin, par le ministère de l’éducation du Mecklembourg, une semaine trinationale permettant à des élèves français, allemands et polonais de débattre sur des thèmes divers portant essentiellement sur la politique européenne.

 Origine du projet, buts poursuivis

— La réalisation de cette semaine de débat s’inscrit dans le cadre du « Triangle de Weimar », institution créée en 1991 et dont le but est de renforcer la coopération politique et culturelle entre ces trois pays, en s’inspirant des relations franco-allemandes.
— La région du Mecklembourg entretenant des relations étroites d’une part avec la région polonaise de Zachodniopomorskie, d’autre part avec la région Poitou-Charentes, l’idée naquit l’an passé de permettre à des jeunes de ces trois régions de débattre sur des thèmes de politique européenne et de choisir l’allemand comme langue de communication.
— Cette semaine devait également permettre aux élèves d’échanger et d’apprendre à se connaître. C’est pourquoi ils ont été hébergés dans des familles allemandes dont les enfants participaient eux-aussi à la semaine de débat.

 Choix des participants

— Un tel projet est linguistiquement exigeant et nécessite de la part des participants une grande ouverture d’esprit.
Cinq élèves français, cinq élèves polonaises et dix élèves allemands furent sélectionnés.
Les élèves polonaises choisies bénéficiaient, dans leur lycée de Stettin, d’un minimum de six heures d’allemand par semaine (parfois huit) dans un groupe comprenant douze élèves. Elles avaient toutes un excellent niveau et étaient très entraînées au débat. Les élèves allemands eux-aussi avaient l’habitude du débat et avaient déjà participé à plusieurs concours. Ils venaient du lycée Fridericianum de Schwerin, du lycée Goethe de Schwerin, et du lycée Hauptmann de Wismar.
Il est à noter qu’il existe, aussi bien en Allemagne qu’en Pologne, une tradition du débat dans le cadre scolaire. Des concours nationaux et internationaux sont organisés (« Jugend debattiert »).

— Les cinq élèves français choisis étaient issus de cinq établissements différents et provenaient le plus souvent de sections européennes. Ils avaient déjà effectué des séjours de moyenne durée en Allemagne ( échanges Sauzay et Voltaire). Certains avaient l’habitude du débat, d’autres pas du tout. Leur niveau linguistique était inférieur à celui des jeunes polonaises, mais ils avaient tous une très bonne compréhension orale , étaient très ouverts et aimaient « débattre ».
Les lycées représentés étaient les lycées suivants :

  • Lycée Elie Vinet de Barbezieux
  • Lycée Guez de Balzac d’ Angoulême
  • Lycée de La Venise Verte à Niort
  • Lycée Emile Combes à Pons
  • Lycée de Jaunay Clan à Poitiers

 Programme pédagogique, méthode

— Les deux professeurs encadrant le projet, Messieurs Schön et Reichelt sont des professeurs formateurs organisant à la fois des stages « débat » pour les élèves et des stages pédagogiques pour les enseignants.
— Les activités et mini débats organisés avaient pour but, de façon progressive, de permettre aux élèves :

  • de prendre confiance en eux
  • d’apprendre écouter les autres et à respecter un point-de -vue différent du leur
  • d’exprimer et de défendre en public une opinion personnelle.

— Les sujets de débats étaient toujours choisis par les élèves eux-mêmes, en petits groupes.

— L’objectif pédagogique final était la tenue de deux débats publics mettant en scène à chaque fois quatre participants. Les débats devaient se dérouler selon des règles précises  :

  • Deux minutes pour chacun au début, pendant lesquelles chaque participant expose son point-de –vue..
  • Douze minutes d’argumentation et de débat, chacun devant prenant appui sur les arguments précédemment évoqués.
  • Une minute pour la conclusion de chaque participant
    soit deux fois vingt-quatre minutes de débat.

— Les élèves ont aussi appris, pendant cette semaine, à passer du rôle de participant à celui de membre du jury. Lorsqu’ils exerçaient cette fonction, ils devaient prendre en compte les points suivants :

  • Connaissance du sujet
  • Qualité de l’expression
  • Aptitude au dialogue
  • Force de conviction.

Leur jugement devait toujours être bienveillant et constructif.
Chaque participant a le droit de se laisser convaincre, l’essentiel étant toujours de respecter la liberté d’expression.

— Les deux débats choisis pour la « représentation finale » étaient « Pour ou contre l’introduction d’un uniforme à l’école  » et un sujet plus « ludique » : « Faut-il obliger les banquiers à se rendre au travail à dos de licorne ? »

Les débats finaux se sont tenus dans une atmosphère assez solennelle, présence du ministre de l’Education, petit orchestre, public nombreux …
Les élèves étaient impressionnés mais ont tous bien réussi leur prestation.
Ils étaient ensuite à juste titre très fiers du travail accompli.

 Programme culturel pour les élèves et les professeurs accompagnateurs

  • Visite de Schwerin et du château qui est également siège du Landtag
  • Débat organisé au Landtag entre des élèves allemands finalistes du concours national de débat et quatre candidats aux élections régionales, issus de quatre partis différents. Un très grand nombre d’élèves allemands assistaient à ce débat avec leurs professeurs.
  • Visite du centre de documentation sur les victimes des dictatures du vingtième siècle.
  • Repas d’adieu dans un restaurant au bord du lac de Schwerin.

Un professeur allemand, Madame Uffmann, avait d’autre part été en grande partie libérée de son service pour permettre aux deux accompagnatrices française et polonaise (Madame Stelter et moi-même) de découvrir la région, notamment la superbe ville de Wismar .
Tous les frais – hébergement , repas- étaient pris en charge par le Ministère.

 Conclusion

Ce séjour était remarquable, tant sur le plan de sa conception que de son organisation.
La pratique du débat est essentielle car elle libère la prise de parole et permet à chaque élève de s’épanouir, de se sentir reconnu et respecté en tant que jeune citoyen. Les progrès linguistiques ont été réels, comme l’ont d’ailleurs sûrement constaté les professeurs des cinq élèves français ayant eu la chance de participer à cette aventure.
Il est bien-sûr souhaitable que l’expérience ne s’arrête pas là et soit reconduite l’an prochain, en France ou en Pologne.

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Auteurs

 Michèle Robe

 Sèverine GRILLET

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